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Parcours initiatique

En ces temps de consommation touristique, trois jeunes Fontainois ont entrepris un voyage, où les rencontres avec les populations constituent la priorité. Ils sont revenus pleins de souvenirs à raconter.

Ils sont trois, âgés de vingt à vingt trois ans. De ce trinôme, les romanciers du dix-neuvième siècle auraient fait des héros de roman, la ville de Fontaine, par une aide de cinq cents Euros, a donné l’occasion à Grégory Sabria, Adrien Vial et Abdessamad Zaouiri de transformer leur projet en aventure, avec un “A” majuscule. Le but ? Aller de Fontaine à Dakar, via le Maroc et la Mauritanie, en privilégiant le contact avec la population. Loin des guides et des itinéraires touristiques.

Fonctionnant sur un étonnant partage de compétences (Grégory, malgré son jeune âge, habitué des itinéraires “routard”, Adrien qui semble le plus attaché à l’organisation et Abdessamad, qui souhaite retrouver ses racines marocaines et les faire apprécier à ses deux amis), ce groupe relate cette aventure, comme si elle avait changé le cours de leur vie.

Qu’il s’agisse des moyens de transports utilisés, des paysages aperçus ou des conversations avec la population, les anecdotes ne manquent pas, donnant à leur récit de voyage, qu’ils se proposent de dire à trois voix, un goût particulier de parcours initiatique, qui modifie à votre retour, votre façon de percevoir ce qui vous arrive et vous incite à relativiser les difficultés rencontrées au quotidien : “Quand on discutait avec des Sénégalais, beaucoup croyaient que nous roulions sur l’or. La plupart des européens qu’ils voient sont des touristes qui ne quittent pas leur hôtel et qui discutent très rarement avec eux. “

Rencontres humaines bien sûr mais aussi déplacements inoubliables à bord de véhicules surchargés affichant des nombres de kilomètres incroyables au compteur. Le record ? “890 000 kilomètres!” Et puis il y a les galères, bien sûr : le passage de frontière entre le Maroc et la Mauritanie. Ou même du fantastique, lorsqu’ils se déplacent à bord du plus long train du monde (deux kilomètres de long) en Mauritanie. “On avait décidé de voyager dans les wagons où on entrepose le minerai, parce que c’était gratuit. Sans toit, on avait une vue magnifique pendant qu’on roulait. Malheureusement, un vent de sable s’est levé à la tombée de la nuit si bien qu’avec la poussière et le froid, notre nuit a été un cauchemar.”

Et le meilleur souvenir ? “Un village de pêcheurs au Sénégal : nous avons acheté du poisson à un bateau qui arrivait et pleins de gens sont venus se joindre à nous pour nous apporter à manger et partager notre repas. “ D’un point de vue médical, ils n’ont pas eu à souffrir d’une quelconque maladie tropicale. Ils n’ont finalement attrapé qu’un seul virus : le goût du voyage. A peine revenus, ils parlent déjà de repartir afin de découvrir d’autres régions, d’autres gens et de vivre intensément des moments inoubliables. Peut être préparent ils un guide ou un roman dont ils viennent d’écrire ici le premier chapitre.