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Une scène dépouillée mais pas pauvre…. Un jeu d’acteurs, débarrassé d’artifices, essentiel. Laurent Pelly et Agathe Mélinand nous proposent une dissection du pouvoir. Envoûtant !

Tout commence par une scène nue sur laquelle les acteurs vont jouer une immense et inquiétante partie d’échecs. L’action est censée se situer au 12ème siècle et pourtant les costumes sont actuels… comme les thèmes abordés. Le décor se limite à des échafaudages qui modulables à souhaits construisent au gré des situation un siège contre la ville d’Angers, un champs de bataille, une tour… Et pourtant il ne s’agit pas là d’un dépouillement stylisé, d’une coquetterie intellectuelle du metteur en scène. A certains moments même, la scène de La Rampe vous semblera paradoxalement petite pour supporter ce dénuement de décor. Ce sont les éclairages qui vont mettre à vif les confrontation pour prendre le pouvoir. Celui que l’on prend pour faire triompher des idées et qui triomphe toujours des idées. Sur cet échiquier géant, nous allons assister à des alliances de circonstances, une légitimité mise à mal, des trahisons…. Du grand spectacle que l’on peut décliner à l’infini sur des situations politiques actuelles (Kosovo, Irak, mitterandisme servile, droite fratricide… déclinable à souhait…).

Débarrassé de fioritures, le texte de Shakespeare (traduction de Jean- Michel Déprats) trouve dans la mise en scène de Laurent Pelly un amplificateur émotionnel. Un texte qui résonne, juste et drôle aussi. Des acteurs qui habitent des fonctions et non pas des sentiments (Gilles Arbona – prélat du Pape dans sa démarche Jean Paul II…). 100% Shakespeare !

Article publié dans Le Petit Bulletin